Prends en main A et B, les deux bouts d’un segment.

Sans plus de précautions, tu les rejoins céans.

La droite devient cercle et les bouts opposés

Deviennent aussi proches qu’ils étaient éloignés.

Si A est ton orgueil, B ton humilité,

Qui donc sait qui te mène quand le cercle est formé ?

Ne pas craindre qu’on te loue demande humilité,

Tant il n’est pas certain que tu sois honoré.

Quant à vouloir être humble, c’est tout aussi risqué,

Car si tu y arrives, montera ta fierté.

Le mieux n’est pas le bien, c’est une vérité,

Car règne dans ce monde la circularité.

Mais le cercle ne se ferme en aucune façon,

Car des forces immenses sont en opposition,

Pour empêcher la vie de contester la mort,

Qui par le mal nous tente et régit notre sort.

Voyons la vérité à l’aune de l’erreur,

Échappe-t-elle un peu à ce double malheur

De ne pouvoir être elle, sans risquer par là-même

De nier son existence et risquer l’anathème ?

Voyons la connaissance qui sitôt qu’elle s’approche

Fait un pas en arrière et alors s’effiloche,

Savoir ton ignorance ne t’en affranchit pas,

Elle l’augmente au contraire et c’est très bien

comme ça.