Conceptuel

Tel artiste disait qu’il savait ce qu’il cherchait dès l’instant où il l’avait trouvé. Ce que la phylogenèse a produit avec l’humain laisse de la place à la création en dehors de cette posture. Entre mémoire, sentiments, langage se produit quelques fois une alchimie (il serait plus juste de dire une chimie) qui donne accès à la création d’images mentales produisant de la Culture. Quand Duchamp comprend le pouvoir de son regard dans le mécanisme de sacralisation, le premier objet venu passe du champ de réalité d’objet d’usage courant videur de vessies, au champ de réalité d’objet de Culture, apportant sa contribution à la connaissance et, partant, à l’homéostasie générale.

Ma démarche dans ce domaine est double. Je l’intègre comme un sujet d’analyse donnant lieu à des pages d’écriture dans plusieurs de mes ouvrages à propos par exemple de Malevitch et son carré blanc sur fond blanc ou à propos du changement de champ opéré entre Jésus et Christ à l’occasion du tiret qui les réuni (non publié). Je l’intègre comme une pratique dans l’exploitation de la dimension symbolique de diverses installations ou surtout dans le reengineering, à la lumière de l’esthéthique, de la société IMAJE que j’ai constituée en avril 1982 et créée jusqu’en novembre 1993. À la manière de Bonnard, j’ai même eu l’opportunité de verser une pierre supplémentaire à l’ouvrage avec la complicité de la CFDT. Celle-ci en organisant une grande fête pour les 40 ans du début de la réalisation de l’œuvre m’a donné l’occasion de rajouter une couche que je n’ose pas dire finale puisque l’idée était de “marquer notre temps” et que ce site à l’ambition de marquer le temps tout court, c’est à dire tout au long.

On trouvera surtout la serre de culture de plantes virtuelles, le monument aux vivants, la montre altruiste, la balance de l’égalité, le miroir et le tambour de l’âme.