Osmooze  

Les prémices : 

En 1977, je présente au conseil d’administration de HBS, la filiale de la société Thomson Brandt elle-même filiale de Thomson CSF une proposition de diversification qui contient le projet d’investir dans une technologie émergente : l’écriture par projection d’encre. 

Cette proposition est acceptée et suivie d’une manifestation d’intérêt de la poste française qui accepte de cofinancer les études préalables dans une branche particulière du domaine « l’impression par jet continu dévié ». 

Je m’engage alors dans la création d’un laboratoire dédié, à Bourg-lès-Valence et commence par rechercher des compétences en physique et en électronique. 

Je reçois la candidature de Jean-Pierre Lepesant un docteur en physique qui a effectué un postdoctorat à Harvard et qui travaille à ce moment-là au laboratoire du futur prix Nobel de Physique (1991) Pierre-Gilles de Gennes. 

Pour son postdoctorat, il a travaillé sur les micro-émulsions dans la perspective de l’amélioration des conditions d’extraction du pétrole avec l’aide de tensioactifs. 

Je lui donne la préférence par rapport aux autres candidats notamment compte tenu du fait que je présente l’importance de la maîtrise des compositions des encres et déjà, l’intuition que l’eau serait le meilleur solvant pour autant que l’on s’affranchisse de toutes les contraintes que ses caractéristiques physiques imposent. 

La Thomson ayant renoncé quelques années plus tard à passer au stade industriel (voir par ailleurs IMAJE), Jean-Pierre Lepesant rejoint une équipe de Thomson CSF qui travaille sur les fibres optiques et notamment des commutateurs à cristaux liquides.  

Le laboratoire dans lequel il travaille est cédé à la société privée de recherche sous contrat fondée par Jean Bertin. Celle-ci fait alors face à des difficultés financières. Jean-Pierre Le Pesant se retrouve sur le marché du travail à un peu plus de 50 ans. 

Une amitié : 

Dès la période initiale, une véritable amitié naît entre nos deux familles. Nous avons les uns et les autres trois garçons qui ont des âges voisins. Je suis le parrain du plus jeune. 

Après avoir quitté la région, chaque été, ils nous rendent visite dans la Drôme. Et chaque fois nous nous faisons plaisir, lui en me parlant de ses travaux et moi en suggérant l’existence de retombées autres que celles sur lesquelles il travaille.  

1997, année charnière : 

Jean-Pierre n’a pas retrouvé de labo et je me risque à lui dire (ce qui a toujours été le cas et qui l’est encore) : « j’ai peut-être bien un ou deux sujets qui pourraient faire l’objet de la création d’une entreprise ». 

Ainsi : « j’ai acquis une bonne connaissance de la microfluidique appliquée au jet d’encre entre 1982 et 1993, période consacrée au développement d’IMAJE. Il ressort d’une morphologie de ZWICKI que ces connaissances pourraient permettre la création de nouveaux domaines émergents. Parmi eux, la diffusion d’odeurs ou de parfums ». 

1998, émergence d’un nouveau projet : 

Jean-Pierre me fait savoir très rapidement qu’il est intéressé. 

Cyril notre fils aîné, a créé une entreprise de design produit et graphique la SA Essenciel. 

Je lui propose d’accueillir Jean-Pierre en mode piggy-back sachant que ma holding payerait Essenciel pour cette prestation. 

L’accord est le suivant :  

  • On se donne un an maximum pour élaborer et s’assurer de la viabilité du projet. 

  • Si on renonce, à n’importe quel moment pendant cette année, Jean-Pierre apporte une compensation personnelle aux dépenses engagées en peine perdue correspondant à 20% et de mon côté j’’assume les 80% autres. 

  • Si on décide de se lancer, chacun s’engage à investir dans les mêmes proportions dans le projet. 

  • Il est bien convenu que je n’aurai jamais de responsabilité de dirigeant opérationnel. 

La décision est prise d’avancer avant une année et en novembre 1998 naît la société OSMOOZE. Elle sera radiée en 2014 sans avoir jamais réussi à mettre au marché ses nombreuses innovations. 

Par ailleurs, il est à noter que Ozmooze avait été intégré à des programmes de recherches avancés en génomique tel (biochiplab).

Le LETI, centre de recherche du Commissariat à l’Énergie Atomique nous a acheté le brevet correspondant pour la création d’une start up Grenobloise. 

Les innovations majeures d’OSMOOZE 

Le premier diffuseur synesthésique connecté à un ordinateur disposant d’une autre première mondiale, la gestion du pic d’odeur.La première éducation assistée par la diffusion d’arômes. D’abord pour une école de cuisine japonaise.

La première méthode d’apprentissage de la lecture avec la création d’un lien entre les lettres et les arômes relatifs au mot à apprendre. Projet sous la commande de France Télécom.

Le premier diffuseur de phéromones dans les vergers pour lutter contre le carpocapse qui est commandé au moment des vols des lépidoptères à la tombée de la nuit. La perspective avait été tracée de la détection des vols par stellite pour commander la diffusion.

Le premier orgue à parfum entièrement robotisé mélangeant de manière automatique des gouttes de 25 microns de diamètre. Ce projet a été le premier projet labellisé par le ministère de l’industrie en microélectronique d’avenir. 

Le premier diffuseur d’huiles essentielles utilisant l’eau comme solvant.