Les affres de l’incorporation

J’avais donc postulé pour être coopérant culturel à l’étranger. 

Mes premiers choix étaient la Turquie et le Canada. 

La réponse tarda tellement qu’un beau jour, je reçus ma feuille de route pour rejoindre un régiment du génie à Sathonay-Camp, dans le Rhône. 

Panique à bord. Si je ne m’y rends pas je deviens déserteur. 

Bien venu dans la vraie vie. Je n’ai jamais été confronté jusque-là à une telle adversité. 

Mon père prend les choses en main. 

Je ne l’ai jamais vu comme cela téléphonant par-ci par-là.  

Menaçant : « je suis un ancien responsable du maquis, ce n’est pas pour aujourd’hui accepter que mon fils soit traité de la sorte ». 

Au bout du compte, il aboutit à l’obtention d’un rendez-vous au Ministère des Armées, Boulevard Gouvion-Saint-Cyr, où nous pouvons espérer retrouver mon dossier qui a été perdu. 

Mes parents nous prêtent la Renault R16 familiale et je me retrouve avec Suzette, à l’adresse indiquée, dès le lendemain. 

Notre dossier est retrouvé et nous sommes aiguillés vers d’autres bureaux près de l’arc de Triomphe. Plus de postes en Turquie. Plus de poste au Canada évidemment puisqu’ils font l’objet de pistons.  

Une place est disponible pour enseigner la technologie au lycée mixte de la rue de Marseille.  

Je l’accepte sur le champ. 

Après les formalités, nous rentrons à Marboz en faisant un crochet par les châteaux de la Loire : Blois, Amboise, Chenonceau, Chambord. Il serait temps que l’on y retourne. 

Mon dossier ayant été perdu et mon affectation ayant été tardive, mon nouveau dossier conserva un retard par rapport à la chronologie normale. 

Je ne reçus pas à temps la convocation pour la formation de deux jours, préalable au départ à Tunis. Je fis une cession de rattrapage.