Mon oncle paternel 

J’ai évoqué le deux poids deux mesures auquel mon père aurait été confronté, et cela n’a en rien affecté les relations entre les deux frères. Le premier emploi de Bernard était à Chalon-sur-Saône. Jeune marié, il n’avait pas de voiture.

Mon père faisait l’aller-retour avec la Simca aronde pour les week-ends, quelques fois par an. Il m’arrivait de l’accompagner. Il n’a jamais rechigné. Maman était dans un autre état d’esprit car elle n’était pas satisfaite du manque de reconnaissance vis-à-vis de papa. Cela incluait la dimension financière. Par la suite la situation de mon oncle s’est considérablement améliorée lorsqu’il est devenu directeur financier d’une importante entreprise de travaux publics du sud est. 

Au début des années 70, mes parents apprirent que le cancer de l’intestin qui venait d’être diagnostiqué chez maman était incurable. J’étais en coopération à Tunis et mon frère était aussi à l’étranger. Ils gardèrent cette information pour eux et papa commença à être essentiellement absorbé par cette funeste perspective. Son entreprise artisanale familiale fut placée en redressement judiciaire. Avec l’aide précieuse de mon oncle, nous avons plaidé et obtenu la poursuite d’activité. Je prenais des week-ends, venant de Valence (Drôme), pour être auprès de papa et quelques fois l’accompagner pour des installations. Je me remémore la pose d’une importante enseigne sur le toit d’un hôtel à Moulin des Ponts. Nous avons relevé le challenge et l’entreprise a poursuivi son activité jusqu’à son décès 4 ans plus tard.

Mon oncle a également été un support avisé comme membre du conseil d’Administration de IMAJE Sa de sa création jusqu’à sa cession en 1993.

Grand amateur de livres, pour leur contenu, mais aussi comme collectionneur, il m’avait sollicité pour réaliser son ex-libris.

Bernard était marié à Jacqueline je fus marqué par notre première rencontre lorsque Bernard la présenta à ses parents à Marboz. Elle portait un chemisier jaune bouton d’or et une jupe évasée, elle était très belle et d’une très grande élégance, elle aurait pu poser dans Vogue. Son caractère était d’une très grande douceur.

Au premier plan mon grand-père et Bernard et Jacqueline en 1968.