Sciences
En dernière année de l’ECAM (École Catholique des Arts et Métiers), à Lyon, le professeur de Physique Mr Bouisset me fit part de son opinion concernant mon orientation après le diplôme.
Il ne me considérait pas assez brillant pour prétendre à une carrière dans la recherche scientifique.
Cela s’ajoutait à l’opinion de mon professeur de français en fin de troisième qui m’avait dit que je ne saurai jamais écrire.
À la réflexion, je ne suis pas étonné de ces deux avis entre lesquels il m’aurait fallu me faufiler pour trouver ma voie. Il aurait même pu y en avoir d’autres.
L’explication tient sans doute au fait que, si je prends une analogie dans le monde animal, les arthropodes ou les amphibiens, ils avaient devant eux une larve, alors que chez eux, ce stade de l’évolution, est suivi par l’imago dont le potentiel est bien différent.
Comme technologue, j’ai conceptualisé le rôle de ces ingénieurs qui sont à l’aise avec les couches superficielles des disciplines (sciences dures et sciences molles) au point de pouvoir jouer le rôle de modem entre les chercheurs et les concepteurs d’application. Ils n’ont pas les mêmes cultures générales, ni les mêmes cultures particulières de leurs spécialités respectives. Je suis un ingénieur qui peut parler avec les deux et concevoir ce qu’aucun des deux de son côté ne peut faire seul.
À titre d’exemple, retenons que le pont entre les neurosciences et les propriétés mécaniques des tissus humains a permis de comprendre la manière dont un silicone aux caractéristiques données bloque l’hyperkératose à l’origine des durillons ou des cors et ensuite de trouver la formule d’un autre silicone qui restaure la PIV (Vasodilatation Induite par la Pression) pour prévenir la formation des escarres.
Mais la concrétisation la plus emblématique de cette compétence particulière de « go-between » productrice d’une potentialité nouvelle est la création du premier laboratoire commun entre ce prestigieux établissement de recherche qu’est le CNRS et une PME.