La bouteille

À l’occasion d’un partenariat avec l’artiste plasticien Alain Signori, j’ai eu l’opportunité de créer un mode d’écriture dans l’acier pour des petites pièces destinées en général à une présence à l’intérieur.

C’est ce mode d’expression normé que j’ai utilisé pour interpréter mon tableau intitulé « un immense moment de solitude ». Cela débouché naturellement (!) sur cette sculpture intitulée « la bouteille ».

Sur une âme en acier ordinaire de 20 mm j’applique par collage sur les deux faces un flasque de 3 mm d’épaisseur en acier choisi pour ses propriétés spécifiques ; par exemple le Corten pour la stabilité de son oxydation.

Le flasque peut ne pas couvrir la totalité de la surface pour laisser la place à d’autres matériaux que l’acier. Il m’est arrivé d’utiliser du plomb vieilli faisant ressentir au public une impression de pierre.

Le tableau parle de la trajectoire affective d’un cinquantenaire de ma génération qui se trouve seul un dimanche soir au moment d’ouvrir la télévision, après avoir reçu la pizza livrée par Domino dans son appartement de banlieue ou son homologue d’une campagne reculée dont la bouteille n’a pas quitté la toile cirée depuis qu’elle a été ouverte.

La chose se joue entre le verre dont le fond rosi semble en attente de jouer son rôle, la bouteille qui donne ce qu’elle peut au moment où la scène commence et un cerveau qui a besoin de se remplir.

Boira ; ne boira pas ?

Cette sculpture est une pièce unique réalisée en plusieurs tailles. Les patines sont diverses, mais elles ont un point commun, les tranches intérieure et extérieure sont polies au miroir.

Dans une pièce intitulée « la mémoire », j’ai pu obtenir une patine or avec de l’acide nitrique.