L’important c’est la rose 

À la fin de l’année 1968, je rentre au Centre d’Étude Nucléaire de Grenoble comme stagiaire. J’adhère à l’association culturelle et en mars 1969, quelques-unes de mes pièces sont retenues pour une exposition organisée sur le site. La Maison de la Culture y est associée ce qui permet d’associer aux amateurs quelques peintres ayant une notoriété comme Garanjoud, Guanse, Zack, Charchoune, Artias ou Hans Hartung.

Pour le premier mai 1969, les artistes salariés des associations culturelles des entreprises du bassin d’emploi sont invités sur sélection à une exposition à la maison de la Culture. Une pièce par artiste. Ce que je présente est si varié que trois pièces sont sélectionnées dont ce bas-relief en acier intitulé « l’important c’est la rose ».

Il est né de la conjonction de la réalisation par mon père de roses en acier dont il avait agrémenté une commande et de la chanson à la mode créée par Gilbert Bécaud en 1967 intitulée « l’important c’est la rose ».

Il n’en fallu pas plus pour que je travaille avec des chutes d’acier à créer l’insignifiant pour faire une interprétation littérale du titre.

Plus de 50 ans après, je fais une autre lecture.

La rose seule est une anecdote.

La rose avec son environnement est une œuvre.

L’environnement est donc aussi important qu’elle.

Par cette observation, « l’important c’est la rose » est donc un mensonge. On ne peut pas être important en étant seul. Cette seule idée donne une dimension éthique au bas-relief en acier et s’il est agréable à regarder, ce qui est le cas pour moi, il appartient au domaine de l’esthéthique que j’ai instauré en discipline.