Ce site constitue la chronique de la réalisation d’une œuvre strictement conforme à la description qu’en fait Étienne Souriau. Dans l’imagination j’évoque « l’œuvre à faire ».  Dans l’action, j’évoque l’œuvre en train de se réaliser tandis que dans la mémoire et dans le portfolio, je parle de « l’artiste tel qu’il est à l’Œuvre » et tel qu’il espère dans « la mystérieuse éclosion de son être ». Je présente aussi mes œuvres les plus récentes à la suite d’un court rappel historique.

Ce site parle des œuvres, toutes tendues vers l’œuvre que constitue JE, Jean-Claude Millet, un être à nul autre pareil, à la lumière « du jeu de croyances, des interprétations, et des constructions fictives conscientes qui le définissent ». D’après une citation de Lionel Naccache.

Jean-Claude Millet

Dans d’homme à Homme, essai sur le progrès, j’ai procédé à une représentation matricielle dynamique de la tridimensionnalité de l’homme et je l’ai confrontée à différents champs de réalité.  Je leur ai donné vie à partir de mes expériences interactives et introspectives et sur la base des enseignements trouvés et choisis dans les livres.  J’ai abouti à une matrice fonctionnelle permettant d’exprimer ma vision du progrès humain. Elle est pleine de potentialités pour les individus, les groupes, les nations et la gouvernance du monde. Je trace ainsi un chemin possible de l’homme vers l’Homme.  

L’avenir de l’homme n’est pas dans les conquêtes territoriales extérieures, quelles qu’elles soient. L’avenir de l’homme est dans les conquêtes intérieures. L’objet de la serre est d’être le creuset de l’élaboration d’un plan de développement de plantes virtuelles issues d’une technologie dite généthique, en vue du progrès humain, tel que défini dans « d’homme à Homme, essai sur le progrès ».

Je plaide pour le fait que tous les hommes aient accès au statut d’artiste par la conscience qu’ils sont tous eux-mêmes une œuvre à faire dont ils ont la responsabilité. C’est alors la responsabilité de l’entrepreneur, ayant conscience que là est son accomplissement personnel, de faire tout son possible pour créer les conditions pour que ses employés accèdent à ce privilège et puissent aussi l’exercer. 

Nous allons occuper les extrémités sud de cinq niveaux de faÿsses, dans la rouvière, avec des chapelles dans l’esprit de celles que l’on rencontre au bord des routes en Grèce. Elles seront laïques et contiendront des œuvres en trois dimensions : La seconde, qui aura la forme d’une petite usine, contiendra une œuvre de Bruno d’Abrigeon. Un Arrosoir Républicain à trois pommes bleues, blanc et rouge.

Dans la réalisation de l’œuvre dont JE est l’objet, la palette de couleurs et leurs formes comportent des incontournables. La famille, le cercle des amis, les activités associatives à la rencontre de l’autre, les engagements professionnels comme un rouage de l’économie, les engagements politiques au service de la nation, les activités sportives et les activités Culturelles. Nul n’est une île. Le texte qui permet de se concevoir comme source et puits en face des autres vues comme sources et puits est « la parabole des talents ».     

Mon portfolio d’artiste refonde une partie de ce que j’ai fait dans ma vie sous une fausse identité, celle trop réductrice d’entrepreneur. Je reviens à ce qui est la destinée de tout homme, être devant une feuille blanche, regarder la manière dont ses proches, ses éducateurs, de manière générale les autres, ont rempli la leur et se préparer à rendre sa propre copie d’artiste. Je dis dans ce portfolio ce que j’ai peint, ce que je suis en train de peindre et ce que j’ai encore en tête qui se peint sans peinture. 

L’idée d’inventer vient naturellement à toute personne au naturel tant soit peu curieux. Elle est attisée par la proximité de la posture dont on voit bien qu’elle procure chez celui qui l’engage de la reconnaissance et avec elle une chimie bienfaitrice.

L’installation sera donc constituée de ces troncs écorcés et poncés à la paille de fer. Certains seront marqués au pochoir à la peinture noire pour les espèces et les autres à la peinture rouge pour les cultivars. Ils seront montrés dans un espace muséal de très grande sobriété s’apparentant au « White-Cube ».

La famille, c’est une halte que la vie offre à l’homme sur le chemin de son accomplissement, en l’espèce. Il y trouve les bagages posés là par les ascendants, à l’intention des descendants. Cette halte ne concerne pas que les relations verticales, en ligne directe, mais aussi les relations horizontales, vers les sœurs et les frères de tous horizons. Il faut savoir s’arrêter à ces haltes, laisser les encombrants et faire fructifier ce qui ne pèse rien. 

Le pattern de la vie désigne ce qui constitue des récurrences dans la perpétuation de la Vie. Me fondant sur l’approche de Francisco Varela et Maturana, j’adopte l’autopoïèse, la clôture opérationnelle, la notion d’identité et l’homéostasie pour produire un récit qui couvre la cellule, son organisation en formes vivantes diverses, son organisation en sociétés et l’émergence constatée d’une complexité dans laquelle la conscience pose les contraintes compatibles avec le progrès de l’espèce compatible avec la perpétuation de la Vie. 

J’ai pensé que tout homme à vocation comme artiste à se réaliser comme œuvre. Le grand artiste de la Vie pratique alors du ready-made en se saisissant de chaque œuvre individuelle ainsi définie pour contribuer à la grande toile du monde qui est drastiquement transformée par ce qui ne se voit pas. Les concepts côtoyant les collines dans un grand kaléidoscope. Le ready-made dopé par la combinatoire est à la source de la Culture. 

La devise de l’entreprise, « Marquons notre temps », comporte l’injonction à créer une œuvre d’esthéthique. La beauté est omniprésente, du logo jusqu’à la manière d’organiser la dance dans l’espace de 75 000 gouttes d’encre par seconde pour qu’une partie d’entre elles repartent, en coulisse, tandis que les autres viennent se poser sur le support pour y écrire à plusieurs mètres par seconde. L'éthique gravée dans une charte est aussi omniprésente dans toutes les relations d’échanges, internes et externes.

Le Jardin d’art constitue en soi une œuvre à faire, une œuvre dont la présence concrète se voit, car elle se réalise et elle est sous-tendue par l’immense espérance de l’artiste, cet homme qui en prend la responsabilité, pour aboutir à la mystérieuse éclosion de son être. 

D’après une citation d’Étienne Souriau.

Certains événements se produisent sans que l’on soit capable d’identifier et d’expliquer raisonnablement les processus en cause. Tout au long d’une vie, certains ont été ponctuels, pour d’autres j’’ai enregistré des récurrences. Parmi ces derniers, je peux supposer et même dans certains cas espérer qu’ils se reproduisent. Tous les cas ne relèvent pas de la seule prérogative de l’artiste.

De métaphore de l’aveuglement produit par l’enflure de l’égo, j’ai fait de l’installation un instrument d’optique me permettant de produire des radiographies de ma tête coupée en tranches (comme avec une IRM). Elles révèlent, dans mon profil, à la fois la beauté de ce que l’on peut y trouver, mais aussi l’infinitude du contenu.

Entre l’âge du début de mes souvenirs et la fin de ma formation initiale, à 22 ans, j’ai accumulé les rencontres qui, prises individuellement, auraient été sans suite. Mais, mises bout à bout, elles m’ont permis d’aboutir à une expression picturale rendant mon travail identifiable, par la forme et par les contenus. Cette production couvrant la période 1979, 1991, est présentée sur ce site et une sélection fait l’objet d’un livre intitulé « de naissance en naissances » dans lequel des textes sont associés à certaines œuvres.